par Serge Braudo
Conseiller honoraire à la Cour d'appel de Versailles



ACTE DEFINITION
Dictionnaire juridique

Définition de Acte

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Baumann Avocats Droit informatique

Le texte ci-après a été rédigé avant que ne soient publiés :

la Loi d'urgence n° 2020-290 du 23 mars 2020 pour faire face à l'épidémie de covid-19, le Décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 modifié prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19, l'Ordonnance n° 2020-427 du 15 avril 2020 portant diverses dispositions en matière de délais, le Décret n° 2020-432 du 16 avril 2020 complétant le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020. Il convient donc, relativement aux matières traitées de tenir compte des Lois et règlements qui ont été pris en application de la Loi d'urgence qui a modifié le droit existant et dont on trouvera la référence dans la partie « Textes » au bas de cette page.

Dans le langage quotidien on dénomme "acte" une action du corps : dans langage du droit "acte" est plus généralement synonyme d'écrit.

Les actes se divisent en deux catégories distinctes, les "actes authentiques" qui sont rédigés par un fonctionnaire ou par un officier ministériel et les actes "sous signature privée", on dit aussi "sous seing privé" qui sont rédigés par les parties elles mêmes, ou par un mandataire n'ayant pas l'une des qualités ci-dessus. La conformité des actes sous seing privé à leurs copies est assuré par la certification. Lorsque l'acte n'est pas authentique par défaut de forme, il vaut néanmoins comme acte sous seing privé (1ère Chambre civile 28 septembre 201, pourvoi n°10-13733, BICC n°754 du 15 janvier 2012 et Legifrance).

Parmi ces actes on distingue aussi l'acte "unilatéral", de l'acte ou convention "synallagmatique". Concernant les actes authentiques, consulter le site des notaires de France et sur la validité des actes transmis par des moyens électroniques y compris la réception des actes notariés voir le mot "signature".

Sur le territoire français, les actes administratifs et en particulier les actes dressés par les Officiers de l'Etat civil, les procès verbaux des Officiers de Police Judiciaire, les arrêts, les jugements, les ordonnances et les procès verbaux des magistrats des Cours et des Tribunaux, les actes des secrétaires Greffiers des juridictions, ceux des officiers ministériels et en particuliers les procès-verbaux des huissiers et les actes dressés par les notairesfigurent au nombre des actesauthentiques. A l'étranger, ont la qualité d'actes authentiques les actes de l'Etat civil dressés par le personnel diplomatique et consulaire français.

La LOI n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion autorise l'usage des langues régionales dans les actes. En exécution de ce texte, les services publics peuvent assurer sur tout ou partie de leur territoire l'affichage de traductions de la langue française dans la ou les langues régionales en usage sur les inscriptions et les signalétiques apposées sur les bâtiments publics, sur les voies publiques de circulation, sur les voies navigables, dans les infrastructures de transport ainsi que dans les principaux supports de communication institutionnelle, à l'occasion de leur installation ou de leur renouvellement.

La notion juridique d'acte, qui se réfère à celle de mode depreuve, a une importance particulière en droit français. Contrairement au droit de la preuve applicable dans certains États étrangers, en matière civile tout au moins, la preuve littérale prime sur la preuve par témoignage. On ne peut prouver outre et contre la foi dû aux actes (art.1341 C. civ) et seule est admise la preuve littérale lorsque, depuis le 1er janvier 2002, la valeur de la prestation en litige excède la somme de €800,00.

Il n'y a d'exception à cette règle que lorsque celui qui conteste l'existence de la créance qu'on lui oppose, peut se prévaloir d'un commencement de preuve par écrit (Articles 1341 et s du Code Civil) ou lorsque la créance est de nature commerciale.

Les contestations relatives à la qualité des actes sont réglées par les dispositions des articles 285 et suivants du Code de Procédure civile.

Textes

  • Code civil, articles 34 à 101, 335, 1393 à 1397, 1317, 1318, 1319,1321, 1334 et 1335, 1690, 2127, 2158, 931, 971, 976, 1075.
  • Code de procédure civile, articles 502 et s. 640 et s., 651 et s., 671, 674, 1340 et s.
  • Décret n°2001-476 du 30 mai 2001 portant adaptation de la valeur en euros du montant exprimé en francs figurant dans le décret no 80-533 du 15 juillet 1980 pris pour l'application de l'article 1341 du code civil.
  • Décret n°80-533 du 15 juillet 1980 modifie le Décret n°2001-476 du 30 mai 2001.
  • Loi n°2011-331 du 28 mars 2011 de modernisation des professions judiciaires ou juridiques et certaines professions réglementées (Actes d'avocat).
  • Ordonnance n° 2017-1433 du 4 octobre 2017 relative à la dématérialisation des relations contractuelles dans le secteur financier (a/c 1er avril 2018).
  • Ordonnance n° 2017-1433 du 4 octobre 2017 relative à la dématérialisation des relations contractuelles dans le secteur financier.
  • Décret n° 2020-395 du 3 avril 2020 autorisant l'acte notarié à distance pendant la période d'urgence sanitaire.
  • Ordonnance n° 2020-427 du 15 avril 2020 portant diverses dispositions en matière de délais pour faire face à l'épidémie de covid-19.
  • LOI n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion.
  • Bibliographie

  • Aubert (J-L), Le contrat, éd. Dalloz.
  • Carbonnier (J.), Droit civil, Les obligations, PUF, Collect. Thémis, 1982.
  • Dupeyron, La régularisation des actes nuls, LJDG. 1973 [Préface Hebraud].
  • Flour et Aubert, Les obligations, Vol. I, L'acte juridique, ed., A. Colin, Coll. "U", 1986.
  • Ghestin (J.), Traité de droit civil, T. II, Les obligations, le contrat, LGDJ., 1980.
  • Grimaldi (M.) et Reynis (B.), L'acte authentique électronique, Répertoire du notariat Defrénois, 15 septembre 2003, n° 17, Doctrine, n° 37798, p. 1023-1042.
  • Malaurie et Aynes, Les obligations, 10e éd., éd. Cujas, 1999.
  • Martin de la Moutte, L'acte juridique unilatéral, thèse Toulouse, 1951.
  • Raynouard (A.), Sur une notion ancienne de l'authenticité : l'apport de l'électronique, Répertoire du notariat Defrénois, 30 septembre 2003, n° 18, Doctrine, n° 37806, p. 1117-1139.
  • Starck (B.), par Roland (H.) et Boyer (L.), Obligations, Litec, 1986.

  • Liste de toutes les définitions